INTRODUCTION
ENGLISH VERSION
Centering the margins
Banlieues, suburbs, outskirts: regardless of what they are called, these specific geographic areas are often treated as after thoughts. It seems necessary today to reconsider the term and its definitions. The Oakland/Saint-Denis initiative embraces a bi-national perspective that explores the different aspects of the banlieues through the lens of these two cities, one located at 15 km from San Francisco Bay Area and the other at 9 km from the Greater Paris. This initiative is about centering the margins and awarding the banlieues with a place of influence in the cultural, social and urban fields.
Oakland and Saint-Denis share striking similarities. Their poverty rates are respectively 1.5 and 2 times as high as those of San Francisco or Paris, their wage gap is widening and is resulting in economic dislocation and homogeneity within and between the neighborhoods of the two cities. Both cities are experiencing radical urban transformations, with the Silicon Valley’s geographic expansion on one hand and the arrival of the Grand Paris Express and the 2024 Olympic and Paralympic Games on the other. They are true global cities, with the African American, Asian American and Pacific Islander, Latin American and Native American communities dominant in Oakland, and with more than 120 nationalities represented in Saint Denis, of which 38% of residents are immigrants. Both cities’ population are young and dynamic (+ 2.6% growth between 2013 and 2017 in Saint-Denis). They experience activities and jobs growth attracting tertiary and executive jobs, which collides directly with the precarity experienced by some inhabitants.
Without being exhaustive, the initiatives presented here can be either institutional or grassroot. Innovative, they are a departure from common urban planning tools and call for a sensitive analysis of urban life, collective intelligence, evolution of processes and new forms of solidarity. Both civic and artistic practices are strongly ingrained in these cities, taking various shape throughout their respective history. The exhibition follows three main pillars: a historical reinterpretation of the urban, social and cultural construction of both cities; a new narrative enunciated by local communities based on their experiences and far from mainstream representations; and finally, a French and American analysis of case studies based on key themes: cultural urbanism, communities, inequalities, collectivism, and climate justice.
Oakland/Saint-Denis finds its roots in a cooperative project started in 2018 that brought together cultural, urban and public policy experts from both cities, and aimed at exchanging ideas and best practices about cities’ future. The exhibition is presented simultaneously in Paris, Saint-Denis, San Francisco and Oakland. By mirroring the two cities rather than comparing them, this international dialogue invites professionals and local communities to question their own growth and boundaries and to be inspired by actions and activities currently underway in other regions.
Laure Gayet, urbanist and June Grant, architect
VERSION FRANÇAISE
Écrire la ville collectivement
Banlieues, périphéries, suburbs, franges urbaines : quelle que soit la manière de les nommer, ces territoires sont classés au rang des mis à l’écart. Il est aujourd’hui nécessaire de se pencher à nouveau sur leur définition. La manifestation « Oakland/Saint-Denis » adopte un regard binational pour explorer deux villes situées respectivement à une distance de 15 et 9 km à vol d’oiseau de la métropole la plus proche : San Francisco et Paris. C’est le retournement symbolique entre centre et périphérie qui est ici mis en lumière, posant ces territoires comme terres d’influence dans les champs culturels, sociaux et urbains.
De frappantes similitudes rapprochent les villes d’Oakland et de Saint-Denis. Leur taux de pauvreté y est respectivement 1,5 fois et 2 fois supérieur à celui de San Francisco et de Paris, les écarts de salaires se creusent et cette hétérogénéité s’exprime au sein et entre les quartiers des deux villes. Toutes deux ancrées dans une actualité forte, le développement de la Silicon Valley d’une part, l’arrivée du Grand Paris Express et des Jeux olympiques et paralympiques 2024 d’autre part, elles connaissent des transformations urbaines radicales. Villes-mondes, Oakland est notamment peuplée de communautés africaines-américaines, chinoises, vietnamiennes, sud-américaines et indo-américaines, tandis que plus de 137 nationalités sont présentes à Saint-Denis, où 38 % des habitants sont immigrés. Ces deux villes sont aussi marquées par la jeunesse de leur population et un dynamisme démographique (+ 2,6 % de croissance entre 2013 et 2017 à Saint-Denis). Le développement des activités et des emplois y est aussi important, amenant des emplois tertiaires et de cadres, en décalage avec la précarité des habitants.
Sans chercher l’exhaustivité, les pratiques ici présentées, institutionnelles, informelles ou hybrides détournent les outils habituels de l’urbanisme et convoquent l’analyse urbaine sensible, l’intelligence collective, des processus évolutifs et de nouvelles formes de solidarité. L’engagement citoyen et artistique est une constante, prenant des formes diverses au regard de l’histoire des deux villes. Le parcours suit le fil de trois axes : relecture historique de la construction urbaine, sociale et culturelle des deux villes ; mise en récit du vécu des habitants à l’inverse des images conventionnelles ; revue franco-américaine d’outils et de projets autour de thèmes clés : urbanisme culturel, communautés, inégalités, collectifs, justice climatique.
« Oakland/Saint-Denis » s’inspire des échanges portés depuis 2018 entre des professionnels issus des champs de la culture, de l’urbain et de l’action publique des deux villes. L’exposition est présentée simultanément à Paris, Saint-Denis, San Francisco et Oakland. Par un jeu de mise en regard plus que de comparaison, ce dialogue international invite professionnels et habitants à interroger leurs modes de faire à travers ceux des autres.
Laure Gayet, urbaniste and June Grant, architecte